Voilà un des motifs de consultation les plus fréquents en pratique vétérinaire : les démangeaisons (ou prurit) entraînent du grattage chez votre animal qui, à terme, peut se provoquer des lésions secondaires (rougeurs, pertes de poils, ulcérations, petits boutons…) qui elles-mêmes peuvent se surinfecter. D’où l’intérêt de ne pas laisser s’installer ce phénomène, et donc d’en trouver la cause, afin de la traiter.

 

LES PRINCIPALES CAUSES DE DEMANGEAISONS CHEZ LE CHIEN

 


* LES PARASITES

 

En première intention, il convient de penser aux puces, très fréquentes, parfois difficiles à voir, mais régulièrement présentes sur nos animaux domestiques et dans l’environnement, notamment à la belle saison (de mars à novembre, voire toute l’année si la température reste suffisamment élevée). Certains chiens sont sensibles aux allergènes de la salive des puces.

 

Les autres parasites externes responsables de prurit sont les aoûtats, les cheyletielles, les poux que votre animal peut contracter au cours d’une promenade, ou d’un contact avec un autre animal infesté.

 

Le chien peut aussi être porteur de parasites situés dans l’épaisseur de la peau ou à la base des follicules pileux : c’est le cas de la gale sarcoptique, relativement rare cependant chez le chien, ou de la démodécie.

 

Enfin, une forte infestation parasitaire par des vers digestifs peut entraîner des démangeaisons chez le chien.

 

 

* LES ALLERGIES

 

L’allergie la plus fréquemment observée chez le chien est la DAPP (Dermatite par allergie aux piqûres de puces) ; l’allergène responsable est la salive des puces ; parfois, une seule petit piqûre suffit à déclencher le mécanisme de la réaction allergique, avec fortes démangeaisons, rougeur, voire suintement et surinfection si le chien contamine ses plaies par grattage avec des griffes sales.

 

Mais il existe aussi des allergies alimentaires (substances ingérées dans la ration), de contact (substances présentes dans l’environnement de l’animal), ou des réactions plus générales dites atopiques (prédisposition à déclencher une réaction allergique vis-à-vis d’un grand nombre d’allergènes, ingérés, inhalés, en contact).

 

 

* LES PYODERMITES

 

Ce sont des infections cutanées bactériennes en général secondaires, par des germes souvent présents de façon habituelle sur la peau, mais qui deviennent pathogènes suite à des lésions de grattage, une réaction allergique, ou une affection hormonale. Elles sont parfois primitives.

 

 

* LES TROUBLES DU COMPORTEMENT

 

Plus rarement, certains chiens très stressés ou hypersensibles peuvent manifester des crises de démangeaisons intenses pouvant aller jusqu’à l’automutilation. Il convient non seulement de traiter le trouble du comportement, mais aussi les lésions cutanées qui en résultent, de façon à ne pas auto-entretenir le phénomène.

 

 

EN PRATIQUE, QUE FAIRE SI VOTRE CHIEN SE GRATTE ?


En tout premier lieu, traiter contre les puces, même si vous n’en avez pas vu ; il faut pour cela privilégier des produits reconnus pour leur efficacité, que vous trouverez chez votre vétérinaire. On peut utiliser des antiparasitaires en pipettes, adulticides (attention, bien respecter le procédé d’application, en écartant les poils de façon que tout le produit soit au contact de la peau). Il faut bien entendu traiter simultanément tous les animaux de la maison (chiens, chats, autres animaux susceptibles d’héberger des puces…), et recommencer très régulièrement (une fois par mois en moyenne).

 

Ne pas oublier de traiter l’environnement, car les puces se reproduisent dans le milieu extérieur. Si certains antiparasitaires externes utilisés sur votre animal empêchent les œufs et les larves d’éclore, il est néanmoins important d’agir sur les lieux de prédilection de votre animal (panier, fauteuils, moquette), soit par des produits en sprays, soit par bombes auto-diffusantes.

 

Toutefois, si toutes ces mesures conduites avec rigueur ne semblent pas apporter les résultats escomptés, une visite à votre vétérinaire s’impose : il reprendra avec vous le protocole de la lutte contre les puces, et le cas échéant procèdera à des raclages cutanés (pour mettre en évidence des Demodex, ou des Sarcoptes (gale)), ou des prélèvements par scotch (recherche de bactéries responsables de pyodermites) qu’il examinera au microscope. En cas de suspicion d’allergie, il pourra mettre en place les tests adéquats.

 

Le traitement dépendra des résultats des examens complémentaires ; mais il faut savoir que les affections cutanées, notamment récidivantes, peuvent demander du temps et de la patience.

 

Et même si les puces ne sont pas à l’origine du problème, rappelez-vous qu’il est impératif de traiter régulièrement et efficacement contre celles-ci, surtout à la belle saison.



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