Il s’agit d’une affection grave et très douloureuse, qui touche l’extrémité des membres du cheval, et plus particulièrement les antérieurs. Cette maladie du pied a le plus souvent une cause métabolique, mais les mécanismes d’apparition sont complexes. C’est la fourbure d’origine alimentaire qui est la plus connue, mais il en existe d’autres types, comme la fourbure traumatique (blessure sur un membre, qui entraîne le report du poids du corps sur l’autre membre), fourbure consécutive à une intoxication, à une forte fièvre, à des coliques, fourbure de poulinage, etc.

 

 

Les mécanismes d’apparition

 

La fourbure est due à l’altération de la circulation sanguine et à l’inflammation du pododerme (tissu particulier du pied) ; La modification du flux sanguin entraîne une congestion des vaisseaux qui irriguent le sabot. De ce fait, les lames podophylleuses (kéraphylle et podophylle), structures très sensibles situées à l’intérieur de la paroi du sabot, et qui relient cette paroi à la phalange distale, sont privées d’oxygène et perdent de leur vitalité. Ce qui a pour conséquence la désolidarisation des structures internes du pied, et le basculement de la troisième phalange en avant du sabot, sous le poids du cheval. La phalange distale vient exercer une pression sur la sole, et dans les cas les plus graves, la paroi du sabot peut même se détacher du pied. La douleur pour l’animal peut être intense.

 

 

Les symptômes

 

Il convient de distinguer fourbure aigüe et chronique (on parle de chronicité au-delà de 48 h, ou s’il y a rotation de la phalange distale).

En fonction de l’importance de la fourbure, les signes cliniques sont plus ou moins intenses.

La plupart du temps, on observe des difficultés locomotrices, une boiterie, un refus de bouger. Si la fourbure n’atteint que les pieds antérieurs, le cheval courbe le dos, tend la tête en avant et place les postérieurs sous lui de façon à minimiser l’appui sur les pieds de devant. Si les quatre pieds sont atteints, l’animal peut se coucher ; les pieds sont chauds en général.

 

 

Quel traitement ?

 

La fourbure aigüe constitue une urgence médicale, qu’il convient de traiter au plus vite. L’idéal est de déterminer la cause primaire et de la traiter si cela est possible (par ex. non délivrance) ; ensuite, l’inflammation doit être prise en charge par un traitement adéquat, à bas d’anti-inflammatoires, parfois de perfusions, d’antibiotiques, des soins de maréchalerie adaptés. Toutefois, la guérison de la fourbure demande du temps, et l’animal reste fragile à vie.

La fourbure chronique se traite plutôt dans sa globalité, avec comme mesure de base la restriction alimentaire (revoir la composition de la ration, pose d’un panier...).

 

 

La prévention

 

Elle dépend des causes les plus fréquemment observées : Pour la fourbure d’origine alimentaire, l’exercice régulier est important, de même qu’une alimentation adaptée. De plus, il faut prévenir l’ingestion d’une trop grande quantité de nourriture (grain ou herbe de printemps, trop riche en glucides), éviter l’absorption d’eau trop froide par temps chaud ou après un effort intense, empêcher le travail sur un terrain trop dur, surveiller le post-partum (rétention placentaire), lutter contre l’obésité. Les soins de maréchalerie sont également un point important pour les chevaux ayant été victimes de fourbure : il existe des fers orthopédiques qui soulagent l’animal.

 

Conclusion : La fourbure est une maladie grave qui peut avoir de lourdes conséquences sur la carrière du cheval. C’est pourquoi il convient d’assurer une bonne gestion de l’alimentation et de l’utilisation de l’animal.